Différente de la Cardère sauvage que l’on rencontre fréquemment dans les décombres et les fossés, la véritable Cardère des foulons, dite "Cardère des villes", dérive d’une espèce plus rare, et était autrefois cultivée pour l'industrie et l’artisanat textiles, afin de carder les fibres de laine. Depuis le 19ème siècle, sa culture s’est raréfiée au point de quasiment disparaître. La pauvre Cardère, remplacée par des machines métalliques, a bien du mal à se réhabituer à la vie sauvage. Si personne ne lui ouvre son jardin, elle est condamnée à faire partie très prochainement de la liste noire des espèces disparues, et ce malgré les services rendus aux humains dans le passé.

La Cardère sylvestre, ou "Cardère des champs", est une plante qui peut facilement atteindre une taille impressionnante lors de sa floraison, durant sa deuxième année. Peu regardante sur la qualité du sol, elle a quand même un faible pour les zones humides telles que les fossés et les berges. Elle se distingue de sa cousine des villes par un système épineux plus agressif et des fleurs violettes ou mauves. On la nomme également "Cabaret des oiseaux" à cause de l’eau de pluie retenue par les feuilles, qui attirent certains oiseaux qui s’y abreuvent. Les chardonnerets élégants (Carduelis carduelis), particulièrement, apprécient également de picorer les graines mûres et participent ainsi involontairement à la propagation des semences par dyszoochorie.

Cardère laciniée (Dipsacus laciniatus)
Photo : photoflora.free.fr

Si les différentes cardères se sont spécialisées chacune dans un milieu particulier, les décombres et les friches sont souvent l'occasion de les retrouver ensembles. Bien que la Cardère sylvestre domine largement les autres, il arrive que l'on rencontre la Cardère velue sporadiquement. Cette dernière plus discrète, préfère les stations légèrement ombragées : Les haies, les lisères et même les aires de repos d'autoroutes! On la reconnaît à ses cymes arrondis et non piquants. Ses tiges et ses feuilles sont pubescentes, caractéristique qui lui a donné son nom. Quant au terme "Verge à pasteur"... Le Petit Web-master n'ose se prononcer sur l'origine de ce surnom.

La Scabieuse colombaire est assez difficile à distinguer de la Knautie des champs. Il faut pour cela observer attentivement les fleurs qui possèdent des corolles à 5 lobes et les tiges qui sont recouvertes de poils et souvent plus ramifiées. Plante calcicole très bien adaptée à la sécheresse, elle est en légère régression. En effet les Scabieuses sont plutôt des oligophytes, l'augmentation du taux de nitrates dans les sols a donc tendance à les défavoriser contrairement à beaucoup d'autres "mauvaises-herbes".