Une plante que les générations de nos grands-parents et arrières grands-parents connaissaient fort bien, car elle abondait autrefois dans les champs. Commensale des cultures, le Miroir de vénus doit son nom à la délicatesse et la beauté de ses fleurs, comme pour la plupart des plantes attribuées à la déesse de l’amour et de la grâce. Dommage que l’agriculture moderne ne laisse pas de place à de tels joyaux. Bien que ses graines possèdent une dormance pouvant être très longue, les herbicides, le tri des semences et surtout le semis de plus en plus serré (en particulier pour les céréales), l’ont fait promptement disparaître des champs de céréales.

Voilà une plante qui est parfois source de désaccords entre le jardinier, qui la cultive pour ses magnifiques fleurs, très appréciées des insectes, et de l'agriculteur, qui peine à s'en débarrasser, si par malheur elle s'installe dans son champ. La Campanule fausse-raiponce possèdent un pouvoir d'invasion très fort : elle produit de minuscules graines en très grandes quantités, et ses rhizomes forment un long réseau ramifié, que la bêche n'a tendance qu'à multiplier à son passage. Il s'agit d'une espèce originaire du Moyen-orient, adventice des champs qui a probablement profité des cultures de la Campanule raiponce pour s'infiltrer de champ en champ et s'installer partout en Europe.

La Campanule raiponce est originaire d'orient, mais on la trouve aujourd'hui dans toute l'Europe, de préférence dans les terrains calcaires et ensoleillés. Jadis elle fut introduite en Europe et était cultivée pour sa racine charnue et ses jeunes pousses tendres. Au Moyen-Âge (en particulier aux XVIème et XVIIème siècles) elle était alors considérée comme l'un des légumes les plus raffinés qui soient. Cet usage est tombé en désuétude de nos jours et la Campanule raiponce est retournée à l'état sauvage. Cependant on cultive toujours certains cultivars horticoles pour leurs superbes floraisons, très décoratives.