La discrète Pensée des champs aux petites fleurs généralement blanc-crème, parfois jaunes et même violacées, peuple les champs et les décombres. Son aspect délicat et fragile est bien trompeur, car en réalité les Pensés sauvages sont particulièrement peu exigeantes. Véritables euryèces, elles sont très résistantes à la sécheresse, au piétinement, et autres mauvais traitements qui feraient pâlir leurs cousines, des cultivars horticoles, cultivées pour leurs fleurs démesurées.

Fleur de la trinité, la Pensé tricolore ressemble énormément à sa consœur la Pensée des champs. Pour nous compliquer plus encore la tâche, elles se développent aux mêmes endroits, fleurissent à peu près à la même période et sont même capables de s'hybrider. On la reconnaît à ses sépales plus longs qui dépassent de la corolle. En outre, bien que de couleurs très variables, elle est généralement plus colorée : violette, blanche et jaune. Les fruits des Pensées sont des capsules qui éclatent en séchant, produisant un son parfaitement audible et projetant les graines à plusieurs mètres à la ronde. Ensuite les fourmis les véhiculent pour se nourrir de leurs élaïosomes sucrés.

Les plantes affublées du terme Canina ("des chiens") sont souvent des végétaux ne bénéficiant guère de l'estime des humains. C'est sans doute parce qu'elle est inodore que notre brave Violette des chiens a hérité de cette dénomination peu glorieuse. A la différence de nombreuses autres violettes, elle préfère les zones ensoleillés, comme les pelouses par exemples. Et comme elle supporte sans broncher d'être régulièrement tondue, elle peut proliférer tranquillement dans les jardins. Il faut dire que malgré tout, on lui accorde souvent l'excuse, qu'en dépit de parfum, ses fleurs sont tout à fait décoratives.

Violette blanche (Viola alba)
Photo : Cabane de Tellus