Le Bleuet des champs a beau être célèbre, beaucoup de promeneurs se désolent de ne plus le rencontrer aux quatre coins des champs comme autrefois, et ne le connaissent que via des ouvrages de botanique. En cause, une sensibilité accrue aux herbicides, ainsi qu’un cycle de germination peu compatible avec les techniques modernes de travail du sol, trop tardif. Ses nombreux surnoms proviennent des utilisations médicinales bien connues par les guérisseurs d’antan. Ses inflorescences à l’instar de beaucoup d'Astéracées sont particulièrement appréciées des insectes. Le bleuet est principalement véhiculé par les fourmis, celles-ci se nourrissent de l'élaïosome que sécrète la graine.

Les Centaurées sont les proches cousines du Bleuet des champs, leurs inflorescences sont d’ailleurs très semblables : des capitules formant une sorte de pompon à l'apparence désordonée, mais qui indique leur appartenance à la famille très évoluée des Astéracées. Les Centaurées gardent une préférence pour le violet. Très mellifères comme leur cousin des champs, les Centaurées sont en revanche, vivaces. Peu exigeantes sur la nature du sol, elles pousseront d’autant mieux si le terrain est assez sec et calcaire. La Centaurée jacée est une habituée des pelouses calcaires et des décombres. C’est une source de nectar très recherchées par les bourdons et les abeilles. Si on lui laisse l'occasion, elle peut devenir une plante très décorative au jardin.

La Centaurée scabieuse, dites aussi “tête de moineaux” est quelque peu moins répandue que l’espèce précédente, la Centaurée jacée. Très semblable, ses inflorescences sont toute fois plus volumineuses et ses feuilles sont largement découpées. Elle affectionne également les décombres et les bords de chemins en terrains calcaires. Plutôt xérophile, la plante peut facilement dépasser un mètre de hauteur et pourrait très bien remplacer certaines de nos plantes ornementales. Sa floraison est très recherchée par les butineurs.

Cirse des champs (Cirsium arvense)
Photo : wikipedia.org

On a pris l'habitude d'appeler toutes plantes un peu trop épineuses "Chardons". Pourtant les Cirses ne pas de véritables Chardons (qui eux appartiennent au genre "Carduus"). Le Cirse des champs est l'une des pires "mauvaises-herbe" d'après bien des agriculteurs et jardiniers. Il est vrai que son système racinaire très profond et sa capacité de régénération exceptionnelle lui permettent d'envahir un terrain malgré le labour et le travail du sol. La véritable raison de cette invasion est sans doute que cette plante est très nitrophile et donc favorisée par les excès d'engrais et la pollution des eaux. En attendant les insectes butineurs eux ne la trouvent pas du tout gênante, bien au contraire.

Cirse commun (Cirsium vulgare)
Photo : photoflora.free.f

Plus encore que l'espèce précédente, le Cirse commun est indicateur d'un sol très riche en azote, voilà pourquoi il envahit souvent les terres de remblais et les chantiers, là où les sols sont fortement contaminés par des engrais et des rejets de phosphates. La première année il forme une rosette de feuilles munies d'épines acérées. La deuxième année, il peut facilement dépasser 1,50 mètres de hauteur et s'épanouit en inflorescences violacées de tailles respectables.

Chardon penché (Carduus nutans)
Photo : photoflora.free.fr

Le Chardon penché est un véritable "Chardon" puisqu'il appartient au genre "Carduus". Il pousse volontiers dans les décombres et même dans les champs riches en nitrates. On le reconnait à ses magnifiques inflorescences pourpres effectivement penchées en direction du sol, à l'inverse d'ailleurs de la plupart des astéracées. Il dégage une agréable odeur musquée et attire énormément d'insectes butineurs.

Onopordon fausse-acanthe (Onopordum acanthium)
Photo : wikipedia.org

L'Onopordon fausse-acanthe ou "Acantre sauvage" ressemble à un magnifique "chardon" (mais n'en n'est pas vraiment un) au port altier et aux système épineux redoutable, mais a parfois hérité de surnoms peu glorieux tel que "pet d'âne". C'est en réalité une allusion au fait que les ânes sont très friands de cette plante en dépit de ses épines, mais en retour il semblerait qu'elle soit source de flatulences... Ses inflorescences ressemblant à un artichaut, sont de couleurs variables : pourpres à violettes et même parfois blanches. Elles sont également comestibles durant leur jeune âge.

La Bardane tomenteuse se distingue facilement des autres bardanes par ses gros capitules recouverts de duvet qui leur donne un aspect pelucheux. Cela ne les empêche pas de pratiquer la zoochorie de manière toute aussi efficace. Son aire de répartition est plus orientale, c'est pourquoi, en France, elle est plus rare que les espèces précédentes, même si elle fréquente exactement le même type de milieu.

Voici la plantes qui peut se vanter d'être LE véritable chardon : Le Chardon épineux appartient au genre Carduus, qui est le groupe des Chardons véritables. "épineux" peut sembler un pléonasme, mais il est vrai qu'il ne manque pas de piquants. Son système épineux est particulièrement dense. Ce chardon a une préférence pour les terres humides, et reste moins courant que la plupart des autres plantes qualifiées de "chardons". Il apprécie beaucoup les fossés aux bords des routes, riches en nitrates et frais à la fois.

Cirse laineux (Cirsius eriophorum)
Photo : wikipedia.org

Encore un "faux" chardon superbement ignoré par les passants. Il faut dire que le Cirse laineux à le chic pour pousser dans les lieux ingrats : décharges, chemins abandonnés, bords des voies ferrées... De plus ses épines acérées et abondantes sont d'une redoutable efficacité. Mais tout commence à changer lorsqu'il commence à fleurir durant sa deuxième année. Apparaissent alors d’énormes pompons sphériques qui semblent couverts de laine presque argentée. Puis, l'un après l'autre les pompons s'épanouissent en impressionnants capitules pourpres. Extrêmement mellifères, il est courant d’observer plusieurs insectes butineurs (parfois plus d'une dizaine par capitules) occupés à se gorger du généreux nectar. Une plante qui mériterait une place dans les jardins.