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Le génie végétal

 

Nos chères "mauvaises-herbes" ont plus d'un tour dans leur sac pour nous en faire voir de toutes les couleurs. Venez découvrir leurs secrets, téléchargez les articles en PDF en cliquant sur l'icône.

Le Génie Végétal

.....ico2Introduction : C'est quoi le "génie" végétal?
Génie végétal

Le "génie végétal" est une expression parfaitement anthropomorphique pour désigner les aspects remarquables de la biologie, de la physiologie, de la biochimie et de la génétique végétale. Anthropomorphique certes, mais ô combien ludique et agréable pour découvrir ces différents domaines. Pourquoi s'en priver si l'on en reste conscient ?

Pour approcher les performances du "génie végétal", quel meilleur exemple que nos fidèles "mauvaises-herbes"?

Détournant sans cesse nos méthodes pour les éliminer, s'acharnant à pousser là où elles ne sont pas désirées, se contentant de tout et de rien : Voici nos géniales "Mauvaises-herbes". Elles sont imbattables pour désobéir et enfreindre les règles, espiègles infatigables, elles semblent faire un pied de nez à nos tentatives pour dominer la Nature. C'est cela aussi le Génie végétal.


.....ico2Les méthodes de dissémination : "L'invasion est en marche"retourRetour
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Peut-on éviter l'invasion des "herbes-folles"? Que cela soit par la gravité (Barochorie), grâce aux vents (Anémochorie), par l'eau (Hydrochorie), par les animaux (Zoochorie), ou même par leur propres méthodes (Autochorie), les "mauvaises-herbes" savent déployer toute leur ingéniosité quand il s'agit de voyager.

Nous sommes tous des complices, volontaires ou non, de leur propagation : Les oiseaux, la fourrure de votre chien ou de votre chat, votre voiture, les lacets de vos chaussures, la boue sous vos semelles, la poussière que l'on balaye...
L'invasion est déjà en marche !

Graines barochores

Les semences tombent au sol grâce à l'omniprésente gravité terrestre. Mais d'autres méthodes peuvent venir compléter ce phénomène. Par exemple les graines de coquelicots sont simplement semées autour de la plante au moindre mouvement du fruit, mais elles sont si petites et légères que le vent ou l'eau de pluie peuvent facilement les transporter.

Barochore

La capsule du Coquelicot (Papaver sp.) sème au moindre
mouvement, une volé de minuscules graines qui tombent au sol.

Photo : Cabane de Tellus

Graines anémochores

Les graines, souvent très légères, possèdent généralement des extensions particulières : Duvets, soies, pappus, filaments... qui augmentent leur prise au vent et leur permettent ainsi d'être facilement transportées par un courant d'air, parfois sur de très grandes distances.

Anémochorie
Le Salsifis des prés (Tragopogon orientalis), produit de larges pappus duveteux qui vont permettre à ses graines de voyager avec le vent.
Photo : Cabane de Tellus

Graines épizoochores

Le fruit de la plante possède des épines, des crochets, des crampons ou n'importe quoi qui sera capable de s'accrocher à un animal. Que cela soit dans son pelage, son plumage ou ses vêtements ! Transportées incognito, les semences finiront par tomber parfois très loin de leurs points de départ.

épizoochore
Les fruits de la Benoîte commune (Geum urbanum) sont munies de petits crochets, très pratique pour s'agripper
au pelage d'un animal ou aux vêtements.
Photo : Cabane de Tellus

Graines endozochores

La plante fabrique un fruit fort appétissant qui finira, avec un peu de chance, par être avalé par un animal. Le fruit sera digéré mais les graines qu'il contient auront des chances d'être épargnées par la mastication et peuvent resister aux sucs digestifs, elles ressortiront avec les excréments de l'animal, prêtes à germer.

Endozoochore

Extrêmement toxique pour l'homme, mais délicieux pour les oiseaux, le fruit de l'Atropa Belladonne (Atropa belladonna) contient de
nombreuses graines qui seront dispersées dans les excréments.
Photo : Cabane de Tellus

Graines autochores

La plante peut se charger elle-même de disperser ses graines par divers mécanismes. Souvent les inventions végétales ne manquent pas d'astuces : catapultage des graines, explosion du fruit, mouvements des parois selon l'humidité... Ces méthodes peuvent parfaitement venir complèter d'autres techniques de dissémination pour augmenter la mobilité de la graine.

Autochore
Par temps sec, les fruits des Pensées sauvages (Viola sp.) s'ouvrent brutalement en une véritable petite explosion
qui propulse les graines aux alentours.
Photo :
Wikipedia.org

.....ico2La myrmécochorie : "Les fourmis complices"retourRetour
Myrmécochorie
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Tout le monde a conscience des relations qui existent entre les plantes à fleurs et les insectes pollinisateurs (en particulier avec l’abeille mellifère), fruit de millions d'années de co-évolution. En revanche on sous-estime bien souvent d'autres types de liens que les plantes ont su tisser avec les êtres vivants qui les entourent.

C'est le cas d'une relation particulièrement prolifique entre les plantes et des insectes tous aussi important que l'abeille au sein des écosystèmes : les fourmis

Exemple de myrmécochorie : Une fourmis s'intéresse à l'élaïosome d'une graine de Violette (Viola sp.) Photo : www.acideformik.com/forums

Graines Myrmécochores

La plante possède des graines produisant un extension comestible souvent riche en sucres, en protéines ou en graisses appelée elaïosome, qui va attirer les fourmis. Ces dernières ont l'habitude de transporter leurs prises vers leur nid. La graine s'octroie ainsi un voyage sous bonne garde vers la fourmilière. Arrivé à destination, la partie comestible est consommée et le reste de la graine sera rejetté hors du nid ou dans le "vide ordure", fournissant ainsi un terrain propice, souvent riche en matière organique, à la future plantule.

Chelidoine_majus_elaiosome
Une graine de Chélidoine (Chélidonium majus) et son elaïosome (en blanc)
Photo : Myrmécochorie.free.fr

.....ico2La résistance aux herbicides : "Les Mauvaises-herbes font de la résistance" retourRetour
Résistance_pesticides
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A l'inverse des plantes cultivées qui doivent leur fragilité à leur homogénéité (et donc à leur pauvreté génétique), les plantes sauvages sont par nature très variables et possèdent un patrimoine génétique riche. Elles peuvent ainsi s'adapter rapidement aux changements de conditions de vie. Justement, dans un champ il existe une forte pression de sélection. Tout ce qui n'est pas volontairement cultivé (adventices et faune) subit une véritable persécution. L'homme y accélère ainsi la sélection des organismes les plus adaptés. La résistance aux herbicides n'est qu'un phénomène naturel d'adaptation, aussi prévisible que difficile à éviter.


.....ico2La dormance des graines : "Comment les herbe-folles voyagent dans le temps" retourRetour
Dormance des graines
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La dormance des graines, est sans doute l'une des inventions les plus géniales des végétaux : Grâce à cela, les plantes peuvent se jouer des éléments et même du temps qui passe ! Les graines de "mauvaises-herbes" sont peut être les meilleurs exemples : Quantitativement, elles sont produites en quantités astronomiques et qualitativement elles peuvent patienter des mois, des années, et même exceptionnellement des siècles ou un millénaire ! Cachées dans les moindres recoins, elles guettent avec une patience presque infinie, l'occasion propice que nous finissons souvent par leur fournir...

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.....ico2Le Pollen : "L'innovation végétale" retourRetour
Le_pollen
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Le pollen une invention relativement "récente" chez les végétaux. Grâce à lui, les Phanérogames (les plantes à fleurs) sont devenues les premiers êtres vivants (et les seuls jusqu'ici), à ne plus être dépendants de la présence d'eau pour la migration des cellules sexuelles. Chose qu'aucun animal n'a encore réussi à ce jour. Ces petits grains, produits en quantités incroyables, ont pour délicate mission de voyager pour aller féconder la fleur, que celle-ci soit située à quelques millimètres d'eux... ou à plusieurs centaines de mètres!


.....ico2Retour vers le climax retourRetour
Retour vers le climax Icone_pdf_Tellus

Le climax est une notion fondamentale en écologie : Il s'agit de l'état le plus stable d'un écosystème, celui vers lequel tend naturellement à évoluer n'importe quelle parcelle de terrain. Sous nos climats tempérés, le climax est généralement représenté par la forêt de feuillus.

Si nous laissions "faire la Nature" comme on dit couramment, la plupart de nos paysages se transformeraient peu à peu en forêts dites "primaires", comme cela devait être le cas avant l'arrivée des hommes et de leur l'agriculture. La forêt nous semble un paysage immuable, éternel et statique. En fait nous avons longtemps considéré la Nature comme quelque chose de figé, par totale opposition avec nous, les humains, sans cesse en évolution.

On sait aujourd'hui qu'un paysage est un élément dynamique et qu'il se modifie sans cesse à son échelle de temps :
il naît, évolue, prospère, vieilli et meurt... Et un nouveau cycle recommence, à l'image de n'importe quel organisme vivant.

Et les "mauvaises-herbes" dans tout ça ? Et bien elles sont justement en première ligne ! Ce sont elles qui apparaissent les premières après un bouleversement du milieu, les adventices et autres "herbes-folles" appartiennent majoritairement à la végétation typique de la phase jachère et de la phase prairie. Voilà pourquoi elles nous suivent partout où nous allons, car les humains en redémarrant continuellement le cycle par leurs activités empêchent le climax de s'installer et maintiennent donc les conditions propices aux végétaux pionniers. Ce sont aussi ces mêmes "mauvaises-herbes" qui, en notre absence, restaurent progressivement le milieu, permettant ainsi au cycle de continuer.

Cycle du climax

Le cycle du climax simplifié : Le cycle débute après destruction du milieu par un bouleversement : Les différentes phases se succèdent pour peu à peu revenir à la végétation climacique, la plus stable. Dans un champ le cycle ne dépasse pas la première phase. Image : Cabane de Tellus


    ico2Le sol : un être vivantretourRetour

Le sol est l'une des parties les plus complexe de l'écosystème. Si l'air et l'eau peuvent être appréhendées comme des parties physiques, le sol véritable (du moins les première couches fertiles) peut être considéré comme un être vivant. Car un sol est bien vivant : il nait, évolue, possède ses propres caractéristiques pour ne pas dire sa "personnalité", réagit aux changements, peut avoir besoin d'être "nourri", mais peut aussi faire une "indigestion" ! Un sol peut également être intoxiqué, tomber malade... et même mourir. Hors, un sol mort est un sol impropre à l'agriculture. La mort d'un sol entraine la mort de la civilisation qui en dépendait. Pour comprendre (en simplifiant) l'organisation d'un sol, il faut d'abord dissocier les différentes fractions qui le composent. En temps normal, ces différents composants sont intimement liés et s'influencent mutuellement. Seule l'équilibre des ces différentes parties assure la bonne santé du sol.

les phases du sol
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A droite : les différents composants d'un sol, chacun ayant une influence sur les autres pour former au final un équilibre fertile... mais fragile !
Image
: Cabane de Tellus
Phase minérale

La matière minérale
Elle proviennent de la dégradation de la roche-mère du sous-sol et des sédiments éoliens ou fluviaux. La nature même de la roche va évidement énormément influencer l'évolution du sol, sa fertilité et la végétation qui s'y développe. Une partie des sels minéraux d'un sol provient également de la décomposition finale de la matière organique. On l'oublie souvent, mais la dégradation de la roche-mère en sédiments et en sol n'est pas seulement le fait du climat et des phénomènes d’érosion, c'est majoritairement le résultat de l'activité biologique des végétaux et de l'édaphon en général.

eau du sol

La solution du sol
La solution du sol est formée par l'eau présente dans le sol et transportant les éléments solubles. On peut différencier l'eau "libre" qui circule par gravité vers le bas ou par capillarité dans toutes les directions, et l'eau "liée" aux particules du sol et qui ne circule pas (du moins pas comme l'eau libre). L'eau se lie plus particulièrement avec les argiles, qui possèdent une surface de rétention énorme par rapport à leurs tailles, mais également à la matière organique. A l'inverse les graviers et les sables ne retiennent pas beaucoup l'eau.

Phase gazeuse

La fraction atmosphérique
Un sol n'est pas dépourvue d'air, en particulier dans ses couches superficielles. La fraction atmosphérique est en effet indispensable à la respiration d'une partie des êtres vivants du sol dits "aérobies", responsables de la dégradation de la matière organique. Dans un sol dépourvu d'oxygène, par exemple inondé ou compacté, les organismes aérobies disparaissent pour laisser place aux bactéries anaérobies qui ne vont pas recycler totalement la matière organique.

humus

La matière organique
Le sol contient, en proportion variable, de la matière organique, c'est à dire de la matière issue du vivant. On peut parler d'humus mais celui-ci est en fait un stade de la matière organique déjà transformée, il faut prendre également en compte la matière organique inerte qui alimente cet humus : le bois, les déchets animaux et végétaux dans leur ensemble. La matière organique est très loin d'être anecdotique, elle est toute aussi importante que les autres fractions. L'humus ne se contente pas d'être un élément constitutif du sol, il interagit aux niveaux physiques, chimiques et biologiques.

Vie du sol

Faune et flore du sol
L'édaphon est l'ensemble des organismes qui vivent dans le sol et qui par leurs activités l’entretiennent et crée l'humus. Cette fraction vivante est la partie la plus maltraitée par notre façon de cultiver la terre. Elle comprend les êtres visibles tels que les végétaux, qui vont fournir de la matière organique et transformer le sol par leurs racines, ainsi que toute la pédofaune : Mais il ne faut pas oublier non plus les invisibles : champignons microscopiques (sans lesquels le bois s’accumulerait indéfiniment), et les micro-organismes tels que les bactéries. La vie du sol influence aussi très fortement les caractéristique physico-chimiques de celui-ci.


.....ico2Engrais-verts et couvres-solsretourRetour
Les engrais verts
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Le sol est donc bien un être vivant qui évolue et qui peut être en bonne santé... ou malade ! L'agriculture conventionnelle, pour ne pas dire "intensive", a oublié de respecter le sol en le considérant comme un simple support, "engraissable" à souhait à grand renfort d'intrants chimiques si besoin. Ce faisant, elle a brisé l’équilibre qui maintient la fertilité des terres.
Nous allons voir quels sont les problèmes qui apparaissent lorsque l'on ne respecte pas le sol, et comment certaines plantes peuvent nous aider à y remédier.

ico2Tableau des principaux engrais-verts
Nom
Famille
Cycle
Fertilisation
Effets sur le sol
Intérêt apicole
Moutarde blanche
Brassicacées
Annuel (non rustique) Humus : + Piège à nitrate, décompactage, anti-némathodes ico2ico2ico2
Moutarde brune Annuel (non rustique) ico2ico2ico2
Moutarde noire Annuel (non rustique) ico2ico2ico2
Colza cultivé Annuel (non rustique) ico2ico2ico2
Radis fourrager Annuel (non rustique) ico2ico2
Phacélie à feuille de tanaisie
Hydrophylacées
Annuel (non rustique) Humus : + Floculation et aération du sol ico2ico2ico2ico2
Luzerne fourragère
Fabacées
Vivace Humus et azote Protection et aération du sol en profondeur ico2ico2
Mélilot blanc Annuel hivernant Protection ico2ico2ico2
Mélilot jaune Bisannuelle Protection ico2ico2ico2
Trèfle rampant Vivace Protection ico2ico2ico2
Tréfle des prés Vivace Protection et aération du sol en profondeur ico2ico2
Sainfoin commun Vivace Protection et aération du sol en profondeur ico2ico2ico2
Vesce commune Vivace Protection ico2ico2
Avoine cultivée
Poacées
Annuel Humus : ++ Protection

-

Orge d'hiver Annuel hivernant Protection, piège à nitrate -
Ray-grass Vivace Protection -
Seigle fourrager Annuel Protection, piège à nitrate -
Fléole des prés Vivace Protection, piège à nitrate -
Sarrasin
Polygonacées
Annuel (non rustique) Humus : + Protection, piège à nitrate, anti-adventices ico2ico2ico2

    ico2Les classifications botaniques : Petit guide du labyrintheretourRetour
Génie_végétal-Classifications_botaniques Icone_pdf_Tellus
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La systématique, ou "science de la classification du vivant", peut-être à première vue un domaine sibyllin et rebutant, en particulier pour les profanes qui n'y voient souvent qu'une source de jargon compliqué et une organisation obscure. C'est pourtant un outil passionnant qui peut nous apprendre bien des choses pour peu que l'on s'y familiarise.
Nous allons aider notre brave Pissenlit dent-de-lion (Taraxacum campylodes) a retrouver sa position au sein de l'arbre labyrinthique du vivant, et ainsi retracer l'histoire évolutive de son espèce.


    ico2Les plants invasives : Des mauvaises-herbes font la une!retourRetour
Plantes invasives
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La notion d'organismes : plantes, animaux ou micro-organismes que nous désignons comme "invasifs" est relativement récente pour le grand public, qui se sent à juste titre de plus en plus concerné. Pourtant ce terme englobe des phénomènes qui sont bien plus anciens que leurs médiatisations ne pourraient nous le faire penser a priori.
Aujourd'hui, c'est l'un des problèmes majeurs illustrant les déséquilibres de nos écosystèmes, et ce partout à travers le monde. Alors qui sont ces organismes ? Pourquoi deviennent-ils si problématiques ? Et que cachent ces "invasions" si redoutées ?



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